"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mardi 17 avril 2018

UN EXERCICE DE COMMUNICATION IMPERIAL



Le suspense fût maintenu jusqu'au dimanche soir. Macron prenait des risques en se confrontant à deux bouledogues des médias. On en tremblait presque pour ce rejeton de la finance internationale, si bien formé aux roueries de cette engeance pourtant. Serait-il un nouveau Juppé droit dans ses bottes, friable comme une gaufre, alors que le pays est décrit à feu et à sang, pour ceux qui croient que les pétards de Notre Dame des glands peuvent émouvoir la population dans son ensemble et que les cheminots sont prêts à mourir pour leur statut stalinien. Désolé contestataires acharnés et mélenchonistes pitoyables, l'exercice fût réussi. Avant de vous livrer mon analyse des préparatifs et de la scénographie du déroulement, j'ai été frappé par lucidité d'un anonyme commentateur et par l'accroche de l'Obs.
L'anonyme d'abord a fort bien résumé la bonne préparation du staff élyséen :

« Macron a voulu par cet événement de communication, contrer l’actualité et opposer a l’information de la rue, l’information proactive élyséenne. Ce n’est pas du tout un hasard si son apparition a coïncidé avec l’attaque concertée contre la Syrie.
L’objectif premier était de faire l’événement et dans la foulée l’expliquer et le justifier.
On est à la fois dans une démarche de forme, occuper donc le terrain médiatique, mais aussi dans une démarche de fond, convaincre sur des éléments irréductibles en affirmant sa position, voir à la marge sur les questionnements prévisible des journalistes « ouvrir le débat » sur quelques prises de décisions.
Le choix des journalistes n’a pas été fait au hasard non plus évidemment. Il a été fait selon une stratégie bien calculée. Trouver deux personnalités « terrain » donc proche de la population, à la fois clivantes et reconnues, mais surtout avec des egos bien développés de manière à éviter par tous les moyens un phénomène d’entente deux contre un seul ! Un idéologue sans concession d’une part, et un populiste affirmé d’autre part ont été les choix assumés. Cela n’a pas raté, on a constaté des échanges musclés entre les deux journalistes …
L’idéologue a été l’objet d’attaques chirurgicales pour faire passer la fermeté élyséenne, le populiste a été le miroir de réflexion pour s’adresser aux sentiments populaires. Du grand art en matière de stratégie ».
L'Obs est à peu près sur la même longueur d'onde : «  L’entretien Bourdin - Plenel, degré supérieur de la com politique. Macron renouvelle l’interview présidentielle. Mais en fait sur le fond un exercice taillé sur mesure pour sa communication. "Vous n’êtes pas professeur et nous en sommes pas des élèves..." s’est défendu Edwy Plenel, en faisant une allusion habile au débat de VGE et Mitterrand de 1981. Celui-ci avait pressenti que la faculté de Macron à asséner "ce que je veux vous faire comprendre" finirait par agacer mais il était déjà trop tard. Car pendant que les deux journalistes s’arcboutaient sur leurs questions, s’enferrant dans un bras de fer où le locataire de l’Elysée excelle, l’un et l’autre n’ont pu contrer la force du dispositif.
En 2018, il est triste de constater que face à l’efficacité infaillible de certains interlocuteurs, ce n’est plus la justesse des questions qui peut l’emporter ni l’intensité du dialogue mais la mise en scène et l’organisation du spectacle. Or en ce domaine, c’est l’Elysée qui a la main. En choisissant de s’opposer aux durs à cuire de BFM et de Mediapart, Macron renvoient dos à dos les clans politiques que ces médias représentent malgré eux, la droite terre à terre et la gauche énervée ».

On pouvait s'attendre à ce que le bombardement de la veille en Syrie dramatise la longue interview, mais il n'en fût rien. Pourquoi s'appesantir sur un tissu de mensonges qui voilent la bagarre entre puissances pour le contrôle de la riche région pétrolière kurde. Les deux petits coqs des médias se sont justement bien gardés de dénoncer cette guerre opaque et les divers bobardements idéologiques. Ils n'ont donc pas pris de bien grands risques dans leurs coups de ganaches à répétition face au beau Serge président. Le simisesque Plenel a bien lancé un fort peu destructeur scud à « l'individu Macron » : « vous oubliez le peuple syrien » ; lui non plus dont le seul souci est qu'on laisse se généraliser le port du voile pour femmes soumises. La principale question qui pouvait fâcher était donc exclue de fait de la prestation des deux coqs, l'un genre populiste aboyeur et l'autre vieux gauchiste madré renseigné par la police pour faire passer son torchon, Médiapart pour une justice omnipotente de journalistes trop bien informés mais assez pour faire croire que le capitalisme est réformable à condition de lister tous les scandales,et par conséquent vendre du papier électronique et entretenir une flopée de journalistes claniques et sectaires. L'invocation par Plenel du droit international nous fît pouffer de rire, quand ses amis musulmans militants se fichent de tout droit sociétal et considèrent que les français en général sont des mécréants et des poires.
Macron, non traité comme un président sur son piédestal, ne s'en offusqua point et ne fut nullement ébranlé par le moustachu grimaçant lorsque celui-ci lança la première grosse banderille : « Face aux colères en France, vous êtes autoritaire et vertical, vous avez divisé le pays au lieu de le réunir ». Pauvre Plenel, couché immédiatement par la réplique. Vif, Macron, dénuda la question vicieuse, facile à démonter : l'amalgame grossier, typique d'ailleurs des petits gauchistes excités et des derniers morceaux éparpillés de la gauche bourgeoise déconfite, bute sur une absence de « coagulation » (à la place de Macron j'aurais utilisé le terme de généralisation), qui est un terme d'énarque qui a peur du sang ; en effet entre les petits boutiquiers de notre dame des glands et les travailleurs des hôpitaux et de la SNCF il n'y a rien de commun.

Alors on attaqua le Macron sur la fiscalité, le grand cheval de bataille de la gauche contre « les riches », personnalisation d'ailleurs complètement anti-marxiste et creuse – il n'y a pas une lutte des riches contre les pauvres et les riches ne s'enrichissent pas grâce aux pauvres mais grâce à l'exploitation de la classe ouvrière. Trotskiste un jour, trotskiste toujours. Le niveau zéro du raisonnement politique c'était bien Plenel qui l'incarnait malgré ses aboiements, ou son mignon crime de lèse-majesté (« on n'est pas vos élèves »). Macron eût beau jeu de se moquer des approximations et insinuations. Et est-ce utile de répondre à encore plus bête et plus trotskien comme argumentaire que cette pauvre saillie de Plenel : « Vous ne voulez pas chercher l'argent où il est » ! On comprend que ce type soit au niveau ras de la casquette zadiste pour éructer pareille ânerie : il suffirait de prendre l'argent aux riches, de cesser de leur « faire des cadeaux » ! Un Etat capitaliste honnête quoi ! (Rocard s'est bien moqué en son temps de cette argutie d'anar primaire. Bourdin, souvent désemparé que le président ignore ses questions ou ne leur accorde que peu d'importace, fût moins lourdingue dans le même registre : « L'argent vous savez où le trouver » (ndlr : dans nos poches à tous les contribuables comme pour couvrir la dette SNCF et fret...). Lorsqu'il prit l'intonation du syndicaliste moyen pour dénoncer les licenciements dans les magasins Carrefour, Bourdin lui est bien à l'abri du besoin, il est gentiment remis à sa place comme le vieux moustachu crispé : « merci de vos leçons pour toutes les injustices dans notre pays, je ne suis pas là pour entériner tous les plans sociaux  (…) je ne crois pas à la théorie du ruissellement»1.
Ceci dit et les deux bouledogues tenus sans cesse à distance, le propos du président voguait à peu près au même niveau que l'optimisme béant de son prédécesseur, agrémenté d'un très pétainiste et peu grandiloquent : « je veux remettre le pays au travail ». Il affiche cependant un culot méritoire pour la bourgeoisie française qui doit se démarquer du laxisme de son prédécesseur, qu'il y parvienne ou pas ; d'ailleurs le CCI est le seul groupe non délirant comme les gauchistes à avoir jugé de ce phénomène de personnalisation avec prudence2, mais en en soulignant les faiblesses.
Bien des constats qu'il oppose à ses interlocuteurs férus de « yaka », sont hélas patents. Les défaillances et la crasse s'accumulent dans les hôpitaux, les urgences sont débordées par l'arrivée de personnes âgées, et ce n'est pas seulement par manque de personnel (ou faible rémunération des aides soignantes comme le lui objecte ce pauvre Plenel) mais parce que les médecins traitants n'y viennent plus à l'hôpital, et qu'une grande réorganisation est nécessaire où il faudra sortir de la tarification à l'activité.
Aux questions bêtes de ses interlocuteurs Macron répond par des constats vrais, qu'il pourra ou ne pourra pas corriger peu importe ; et il l'emporte en posant lui les vrais problèmes de terrain contrairement à ce que la valetaille de journalistes jaloux va lui reprocher le lendemain. Il y a un million et demi de personnes de plus de 85 ans... ce qui signifie problèmes de santé, de mobilité, et ce n'est pas en disant comme Plenel ou LO ou le NPA « yaka faire payer les riches » qu'on règlera le problème. « On est vieux plus longtemps ». A 85 ans il leur reste pour la plupart deux ans à vivre... et à être aidé, mais par qui et comment ? Macron a la solution : « il faut investir pour médicaliser ». Bon alors on va voir... Alors Macron ne se gêne pas pour souligner le problème (réel) des retraites, et il est obligé de répéter que la retraite par répartition ce n'est pas le résultat de l'accumulation des cotisations du travail passé de chacun mais le produit de millions qui travaillent ici et maintenant.

Plenel tient à étaler son niveau politique gauchiste ras des pâquerettes : « Vous désignez les cheminots comme responsables de la dette, pourquoi vous ne changez pas les dirigeants ? ». Macron a beau jeu de le renvoyer dans les cordes avec cette pitoyable manière de la gauche neuneu et du trotskiste de base d'attaquer les personnes et de croire qu'en désignant des personnes à la vindicte on peut assainir le système. Macron apparaît ainsi plus marxiste que le pauvre Plenel !
Plenel essaie de se rattraper comme un collégien pris en faute : « c'est votre façon de commémorer mai 68 par la répression ! ». Macron ne désarme pas et ne fait pas dans le sentimentalisme : « mission accomplie, l'ordre droit être maintenu ». Bon cela reste à conclure, car les bobos de notre dame des glands ne vont pas cesser de harceler les flics pour un moment.
Bourdin qui se sent un peu mis de côté par les sabots tiersmondains de Plenel tente de remonter au créneau avec un semblant de culture, en référence à Paul Ricoeur : « "Emmanuel #Macron, est-ce que vous n'êtes pas dans une illusion puérile de toute-puissance ?"
La belle phrase n'émeut point le bellâtre au visage lisse et il débite à nouveau la trilogie sacrée : constitution-élections-législation dont il pose à l'incarnation impériale en correspondance avec les marches mussolinniennes du Palais de Chaillot qu'il a descendues en compagnie de Madame l'impératrice.
Plenel repart à l'assaut, croyant laisser loin derrière le cycliste chancelant Bourdin, qui n'a pourtant pas fait trop de bourdes : « Vous êtes président d'une situation accidentelle, au lieu d'avoir permis l'expression de la diversité des votes (diversité est le mot clé pour camarade Plenel, diversité musulmaniaque comprise), alors que vous n'avez eu que 18%, vous vous êtes donné carte blanche pour passer en force et pas en marche, et vous n'avez produit que des mécontentements ».
Plenel se fait à nouveau moucher royalement. L'autre de lui rétorquer que les mécontentements divers n'étaient pas moindres (il aurait pu ajouter « sous le boisseau » et profitant du laxisme de son prédécesseur) mais pas de pot Plenel, aux législatives le macronisme a triomphé... royalement. Bon prince qui ne s'est point offusqué de la parole provocatrice d'un fayot de la démocratie truquée, Macron n'est jamais surpris, comprend et est d'accord avec l'interviewer MAIS : « cette colère ne peut être levée que si on avance dans les transformations ».
Bouledogue Bourdin se sent des ailes et sors les crocs espérant doubler toutou Plenel : « et votre duplicité selon François Hollande... ». Le spectateur retient son souffle ! Macron va-t-il rougir ? SE lever d'un bond et mettre fin à l'entretien puis faire licencier le zozo de radio ? Du tout, cela ne l'affecte en rien (dans la haute bourgeoisie on apprend dès 3 ans aux enfants à cacher systématiquement leurs émotions) ; il répond comme si on lui avait demandé l'horaire du prochain train sur le quai d'une gare quelconque.
Bourdin tient le bon bout, et se croit assuré d'avoir remisé Plenel au rang de figurant, il sort son joker, qui va émouvoir les 8 millions scotchés devant leur écran plat : « l'Islam fait peur ». On entend Plenel penser : »gros con de facho ». Macron tempère tout en livrant le nombre peu commun d'enrégimentés mais français : « de plus en plus de français y croient, 4 à 6 millions... ».
Bourdin profite de son avantage sur le vieux trotskiste moustachu (teint) : « … je n'obéis qu'à Allah, c'est cela les enfants de la république ? ». Sans sourciller l'empereur ressort son sermon sur le miracle scolaire qui devra opérer pour mieux élever tous les enfants de la république.
L'imam Plenel n'allait pas rester muet, lui le défenseur émérite du voile en banlieue : « ces gens se sentent discriminés, il faut respecter les confessions. On refuse des parents à la sortie des écoles parce qu'elles portent le voile...
L'empereur – cest pourquoi on ne pouvait point le nommer président - sourit à gauche et sourit à droite : pas de foutoir dans le cadre républicain de l'école mais fouloir dans la rue si elles sont sûres d'avoir décidé elles-mêmes de le porter...
Bourdin qui se sait guetté par l'opinion des millions de racistes et de fachos français tente une dernière fois de pousser l'empereur à être plus clair : « ces mœurs bouleversent notre société ». Il est traité comme un crétin : « il faut être intelligent (sic) si on est sûr que c'est la femme voilée qui a fait son choix (mais qui va le lui demander?), on ne peut pas avoir une réponse uniforme (sic). Comprenez : Ni en uniforme.
L'idiot repart à l'assaut du prince : « On vous dit naïf concernant le terrorisme, les fichés S seront-ils tous expulsés ? Les plus dangereux ?

Là encore, nos deux coquins sont complices. Il n'y a pas eu besoin de préparer les questions qui étaient obligatoires concernant SNCF-ND des glands et Université – mais le même silence convenu sur les vraies causes de la « submersion migratoire », la guerre et l'impéritie du post-colonialisme. L'empereur peut tout simplement dériver sur l'explication à gogos : on va démanteler les réseaux de passeurs.
Terrain béni pour frère Plenel qui bondit à son tour pour chiper le micro à Bourdin : « horrible loi sur l'immigration avec trois scandales :
  • des mineurs en détention
  • le droit d'asile bafoué pour les immigrants légaux
  • le délit de solidarité … quand Emmaüs fait appel pour ce ce délit soit supprimé !
Se sentant rejeté, Bourdin fait la surrenchère : « hein et votre ministre de l'Intérieur qui a parlé de submersion migratoire ?
L'empereur s'élève au-dessus des deux manants pour discourir sur le « phénomène migratoire », car à part discourir (c'est un vrai merdier que personne ne peut vraiment gérer et qui est un des signes les plus visibles de l'obsolescence du capitalisme) on ne peut que blablater :
  • le droit d'asile est inconditionnel, il sera respecté (qu'on se le dise!) faut 14 mois mais on essaiera d'aller plus vite ;
  • il y a ceux qui ne relèvent pas de l'asile...
  • les enfants ne sont pas en détention (il n'ajoute pas que beaucoup ne sont plus enfants et que l'enfant n'est que la porte d'entrée pour toute la smala)
  • re-démonter les réseaux de passeurs (pas mettre fin à la guerre en Syrie!)
  • etc. etc. et « ne pas céder à l'émotion ».

On sent qu'un des trois coqs veut avoir le dernier mot. Frère Plenel se jette en premier croyant franchir en tête la ligne d'arrivée : « En France on n'est pas représentatif de la multiculturalité...et il n'y a pas eu de femme choisie pour cet interview ».
Il est plaqué au sol par l'empereur judoka expérimenté : « Ecoutez j'aurai l'occasion certainement d'inviter ultérieurement des femmes journalistes et vous, vous ne pouviez pas changer de sexe durant cette interview ».
Paf ! On se pâme dans les chaumières pour ce pauvre grimaçant qui, finalement permet à l'empereur de secouer ses lauriers : « le grand combat, cette bataille enthousiasmante et emblématique pour l'émancipation des femmes, la violence faite aux femmes est déclarée grande cause nationale3, d'ailleurs je suis le premier à avoir imposé la parité totale... ». Pourquoi ne pas déclarer les sans dents cause nationale?

Concluons que nos deux lascars interviewers n'ont pas démérité de la patrie, et même plus ils ont rendu un fieffé service à l'empereur. On a plutôt envie d'être du côté des grévistes qui refusent de discuter avec les menteurs professionnels, et tout représentant arrogant de l'Etat bourgeois.

Une remarque enfin sur la préparation du boxeur empereur. Pour la solennité c'est raté. Le palais de Chaillot conçu en 1937, année de la mode architecturale mussolinnienne, est un local ridicule et démodé. De plus le scintillement de la tour Eiffel par moments dans le dos de l'empereur nous donnait l'impression qu'il nous faisait ses voeux de Noël ; et comme on croit plus au père Noël...
Le staff a été très malin. Nombre des réparties les plus cinglantes ou humoristiques ont été soufflées à l'empereur par ses conseillers. Il y a quelque chose de subliminal pour ne pas dire sublime, non pas d'avoir choisi "deux blancs de plus de 60 balais" (cf. les ostracistes multicuculs de merdapart) mais deux vieux tout ridés et moches pour interroger l'empereur qui, lui seul, put incarner... la jeunesse face à de vieux barbons râleurs d'un autre âge! Si j'étais la gauche antiraciste et caviar j'exigerais l'interdiction du mot vieux, comme c'est le cas pour le mot race, afin qu'on soit tous une bande de jeunes sans discrimination sur les rides et les affres de l'âge! Ni obligés de porter un masque d'homme grenouille comme nos camarades de ND des glands.

La mise en scène a été trafiquée de façon à toujours donner le beau rôle et le beau profil à l'empereur. J'ai trouvé très étranger qu'on ne le filme jamais lorsqu'il buvait son verre d'eau, et il a descendu plein de petites bouteilles qu'on devait lui livrer hors champ, quand les deux figurants ne disposaient apparemment d'aucune boisson. Il est vrai que l'empereur était dans la position du débiteur de parole. Pourquoi alors nous avoir caché qu'il buvait souvent un verre d'eau après chaque accrochage ? Eh bien parce ceci vaut aveu de faiblesse. Dans l'algarade, dans le conflit la gorge se dessèche, c'est la meilleure preuve que le technocrate accuse le coup d'ailleurs. Macron a bu beaucoup d'eau ce soir-là. Que le caméraman qui a laissé voir à deux reprises le verre reposé en coin par le bras auguste de l'empereur prenne garde à son statut. On risque de lui dire que la modernisation de son poste exige qu'il soit viré.




NOTES:


1http://www.liberation.fr/france/2017/10/04/enrichir-les-riches-la-theorie-du-ruissellement-n-existe-pas-mais-inspire-des-politiques-inefficaces_1600833
2« Comme De Gaulle dans les années 1940 et 1950, Macron a été un coup de chance pour la bourgeoisie française aujourd’hui. C’est en grande partie grâce à lui que la France a évité d’atterrir dans une impasse politique similaire à celles où se trouvent actuellement ses homologues américain et britannique. Mais le succès à plus long terme de cette opération de sauvetage est tout, sauf garanti. En particulier, s’il arrivait quelque chose à Macron, ou si sa réputation politique s’altérait gravement, sa République en Marche risque de tomber en morceaux. C’est le handicap caractéristique de la "direction charismatique". Il en va de même pour la nouvelle star politique de l’opposition de gauche française : Jean-Luc Mélenchon, qui a réussi à répondre à la désagrégation de la gauche bourgeoise traditionnelle (les partis socialistes et communistes comme le trotskisme) en créant un mouvement de gauche autour de lui, d’une manière qui ressemble de façon frappante à celle de Macron lui-même. Mélenchon n’a pas perdu de temps pour jouer son rôle : canaliser le mécontentement prolétarien face aux attaques économiques à venir dans les impasses de la bourgeoisie. Quasiment du jour au lendemain, la division du travail entre les deux M, Macron et Mélenchon, est devenue un des axes de la politique de l’État français. Mais là encore, le mouvement autour de Mélenchon reste instable pour le moment, avec un risque d’éclatement si son leader chancelle ». Cf. sur le site toujours muet depuis un mois sur la grève à la SNCF et sur les bombardements en Syrie !? La secte serait-elle devenue un cercle d'étude conseilliste qui attend la révolution à la Saint Glinguin par la « magie » du réveil des masses ?
3Là l'empereur se fout carrément de la gueule de la populace romaine. Il suffit de demander à la fliquette du commissariat du quartier ce qu'il en est : elle croule sous les plaintes et demandes face à la violence répétée contre les femmes mariées ou pas. Et la police n'y peut rien, voire jette dehors les plaignantes comme une des femmes qui a été violée par frère Tariq, l'ami de Plenel, qui s'est fait casser et dépouiller sa voiture par un type qui s'appelle Jihad, et on l'a priée de sortir du commissariat qui n'est tout de même pas une maison pour protéger les femmes ou les prolétaires.

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