"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

samedi 25 juin 2016

BREXIT : VICTOIRE DU CHAUVINISME OU DEFI (relatif) AUX ELITES BOURGEOISES ?

(le concept de surpopulation relative)
« Le suffrage universel s'est donné tort à lui-même le 10 mars 1850 (…) N'est-ce pas le devoir de la bourgeoisie de réglementer le suffrage de manière telle qu'il vise à un but raisonnable, à savoir la domination de la classe bourgeoise ? En abolissant constament à nouveau le pouvoir d'Etat existant et en le récréant constamment de sa propre initiative, le suffrage universel ne supprime-t-il pas toute stabilité, ne met-il pas en question à chaque instant tous les pouvoirs établis, n'anéant-il pas l'autorité, ne menace-t-il pas d'ériger l'anarchie elle-même en autorité ? ». MARX (Les luttes de classes en France).
Ce n'est pas le vote des britanniques ni le populisme qui mettent en danger l'Europe ou le monde, ou le bien-être, ce sont des Etats capitalistes incompétents. De toute manière la bourgeoisie anglaise va ruser, elle a toujours un pied dehors et un pied dedans1. L'hydre européenne constituée après guerre n'a été qu'une construction artificielle pour la reconstruction au profit des vainqueurs américains. Un militant du PS m'écrit : « Bof, qu'est-ce que tu veux que l'on dise ? Ce n'est pas le "prolétariat" qui a gagné, mais juste le chauvinisme, et même pire. Mais bien entendu, chacun peut toujours voir midi à sa porte, et tu sais ce que je pense des certitudes idéologiques et grilles de lecture systémiques associées : ça n'aide pas à penser dans un monde compliqué ».
Je lui réponds ceci : « Je n'ai pas dit que le prolétariat avait gagné, mais qu'il a pesé dans la balance contre tes vedettes antiracistes de l'oligarchie (plus on fait venir de migrants taillables et corvéables plus on s'enrichit), c'est un merde aux élites pas du chauvinisme. L'européisme était donc un internationalisme?Tu tombes dans la certitude idéologique que ces salauds de pauvres sont racistes et la grille de lecture autorisée de l'Etat et de ses médias: "victoire du populisme" ou de tes amis de Médiapart "victoire de la droite extrême"? Tu me déçois ».

Malgré les décryptages sondagiers on a forcément du mal à identifier le prolétariat dans la masse des électeurs, prolétariat qui n'a pas pour particularité de s'exprimer individuellement, mais cela ne dispense pas d'une analyse de classe, comme l'aurait produite un Marx. L'hydre européenne a trop lontemps servi de présumé inter-nationalisme pour qu'on n'oublie pas qu'elle ne reste qu'une COLLECTION de nations plus ou moins impérialistes, couchées devant l'auguste Amérique du nord. La surprise a été énorme. Gueule de bois des puissants qui croyaient maîtriser comme toujours la farce électorale. Un référendum est pourtant moins contrôlable qu'une élection parlementaire ou municipale. Même les bobos majoritaires en centre ville gentrifiée en ont perdu leur langage condescendant. Il vaut mieux être premier en son village que second en ville, a dit un jour Rosa Luxemburg ! Ben voilà la majorité électorale s'est prononcée, et elle a beau être minoritaire dans les beaux quartiers de la City, elle est majorité dans les banlieues et les campagnes ! Pas de chance à l'europhilie bourgeoise arrogante !
Bien sûr médias, Hollande et gauchistes se sont précipités pour dénoncer le « populisme », terme de mépris pour le peuple quand il vote et accessoirement le prolétariat, voire « la droite extrême » (les collabos de Médiapart).

Tout le monde sait bien que le facteur déterminant a été l'invasion de migrants encouragée par l'oligarchie capitaliste, préoccupation non simplement des peuples mais des prolétariats en Europe. Certains n'ont pas hésité à attribuer la responsabilité du Brexit à Angélique Merkel. Dans quelle mesure la politique de cavalier seul de la chancelière sur la question des réfugiés, sa décision prise à la fin de l'été dernier d'ouvrir les portes de l'Allemagne aux réfugiés coincés à la frontière hongroise, n'a-t-elle pas alimenté la peur d'une « invasion » qui a poussé de nombreux Britanniques dans le camp du Brexit ? Un éditorialiste du journal Die Welt a fait remarquer que les électeurs de Douvres, juste en face des camps de réfugiés de Calais, ont voté massivement pour la sortie de l'Europe. L'édile local Xavier Bertrand a proposé immédiatement lui que la jungle de Calais se déplace à Douvres. Un des premiers résultats de ce Brexit inattendu et conjuré est donc ce jeu de ping pong avec le drame de l'immigration de guerre.

L'intérêt du « superflu » de population selon Marx

Le fait que les populations, en grande partie, ouvrières ne veuillent pas subir cette « invasion » (= surplus ou superflu de population), qui n'est tout de même pas une immigration « normale », justifie-t-il que les bourgeois au pouvoir et leurs amis gauchistes les traitent de « racistes » ? On a même « expliqué aux ouvriers « racistes anglais » que même sans migrants ils auraient autant de chômage ! Ou ne doit-on pas mépriser cette provocation bourgeoise méprisable et mensongère ? Oui, on peut mépriser nos bourgeois moralistes car, sous la morale, perce le profit. C'est Marx qui explique l'intérêt d'un superflu de population parce qu'elle « devient un ressort régulier de la production de richesses » (écrits contre Malthus), ou encore :
« Malthus, lui aussi, veut le développement aussi libre que possible de la production capitaliste, dans la mesure où la misère des classes ouvrières en est la condition ; mais il demande que cette production s’adapte en même temps aux besoins de consommation de l’aristocratie et de tout ce qui la complète dans l’Église et l’État, qu’elle serve de base matérielle aux prétentions surannées de ceux qui représentent les intérêts légués par la féodalité et la monarchie absolue » (ibid).

L'appel d'air (avec le système stop and go) à une immigration sans garantie de travail honnêtement rémunéré, ni aucune garantie sociale, n'est pas nouvelle dans l'histoire du capitalisme britannique. En analysant le prolétariat agricole anglais, Marx expliquait déjà l'intérêt de la surpopulation relative. Hormis les pointes saisonnières, la main-d’œuvre y était excédentaire, aussi les fermiers renoncent-ils peu à peu à l’emploi de travailleurs à demeure, trop coûteux, au profit du recours à des bandes de dix à cinquante personnes, essentiellement des femmes et des enfants, placés sous la direction d’un gangmaster, et qui se louent de ferme en ferme. Ce système des bandes ne cessait de s’étendre, et les enquêtes rassemblaient des témoignages de gros fermiers, très explicites sur l’intérêt qu’ils y trouvaient. Marx utilisait les remarquables enquêtes sociales conduites au milieu des années 1860 et publiées au moment où il rédigeait Le Capital. Il en fournit une remarquable synthèse à partir du concept de surpopulation relative : « Ce système qui, depuis ces dernières années, ne cesse de s’étendre, n’existe évidemment pas pour le bon plaisir du chef de bande. Il existe parce qu’il enrichit les gros fermiers et les propriétaires. Quant aux fermiers, il n’est pas de méthode plus ingénieuse pour maintenir son personnel de travailleurs bien au-dessous du niveau normal – tout en laissant toujours à sa disposition un supplément de bras applicable à chaque besogne extraordinaire – pour obtenir beaucoup de travail avec le moins d’argent possible, et pour rendre ‘superflus’ les adultes mâles. On ne s’étonnera plus, d’après les explications données, que le chômage plus ou moins long et fréquent de l’ouvrier agricole soit franchement avoué, et qu’en même temps « le système des bandes » soit déclaré « nécessaire », sous prétexte que les travailleurs mâles font défaut et qu’ils émigrent vers les villes. La terre du Lincolnshire nettoyée, ses cultivateurs souillés, voilà le pôle positif et le pôle négatif de la production capitaliste ». Vous remplacez les bandes, les femmes et les enfants par les migrants actuels et vous avez le même effet pour le profit capitaliste.

Engels avait déjà ouvert la voie à ce concept de surpopulation relative lorsqu'il avait rédigé son admirable ouvrage de jeunesse sur la condition de la working class. Avec des descriptions qui correspondent en tous points avec la vie et la situation des migrants. En réponse à la dégradation de leurs conditions de travail, les ouvriers se marient plus tôt et augmentent leur fécondité, afin de bénéficier plus vite des salaires d’appoint de la femme et des enfants. Engels montrait, ce qu'ignore le petit bourgeois, que le comportement des ouvriers est directement gouverné par la concurrence impitoyable qu’ils sont obligés de se livrer entre eux pour obtenir du travail. Au niveau macro-économique, il expliquait comment, grâce à la flexibilité du capitalisme et à ce que Rosa Luxemburg et Lénine théoriseront sous le concept d’impérialisme, la demande de travail a augmenté, et du coup la population de l’Empire britannique, loin de diminuer, n’a cessé de croître. Enfin, il conclut son analyse de la concurrence sauvage sur la nécessité d’une « armée de réserve de travailleurs inoccupés », et sur le soi-disant « excès de population » de l’Angleterre. Ces développements se prolongent par la dénonciation de la « politique sociale » mise en place en 1833 avec la réforme de la Loi des pauvres de 1601 et le lien est fermement établi entre la théorie malthusienne et la « surpopulation » : la « déclaration de guerre de la bourgeoisie au prolétariat est la loi de population de Malthus et la nouvelle Loi sur les pauvres qui a été conçue en accord avec elle ». Il récuse l’opinion conservatrice selon laquelle il ne sert à rien de maintenir des mesures d’assistance (le Speenhamland system, qui proportionnait depuis 1795 les secours des paroisses à leurs pauvres au nombre d’enfants et au prix du pain), sous prétexte qu’elles stimulent l’accroissement de cette population excédentaire, en favorisant les « mariages imprudents » et une fécondité élevée. Mais lorsqu’il écrit que cette population assistée pèse sur les salaires des ouvriers occupés, force est de constater qu’il adhère en fait à la théorie classique du fond de salaires. La rupture avec l’économie politique classique se fera plus tard, sous l’influence de Marx. Selon lui enfin, les réformateurs de la loi sur les pauvres n’osèrent pas pousser jusqu’à leur point extrême les conséquences de la théorie de Malthus : l’allégorie du banquet impliquait que l’homme incapable de subvenir à ses besoins était de trop sur terre et était condamné à mourir de faim. « Bon, dirent-ils, nous vous donnons, vous autres pauvres, le droit d’exister, mais seulement celui-ci : vous n’avez pas le droit de vous reproduire, ni d’exister en tant qu’être humain autonome (…) ni d’ajouter à l’excédent de la population ». Ils inventèrent donc les ateliers de charité, qui sont « terrifiants pour quiconque a la plus légère chance de vivre sans avoir recours à cette forme de charité publique » .
Marx se demande pourquoi la bourgeoisie anglaise, qui a pourtant traité politiquement le paupérisme, s’est fourvoyée au point de « méconnaître la signification générale de cette détresse universelle », détresse dont la signification générale a été mise en évidence « en partie par sa récurrence chronique au cours du temps, en partie par son extension dans l’espace et en partie par l’échec de toutes les mesures destinées à y remédier ». Il retrouve ainsi Malthus : en Angleterre, contrairement à la Prusse, « Le paupérisme est considéré, selon la théorie de Malthus, comme une loi éternelle de la nature». Ainsi, le Parlement anglais a combiné cette théorie inhumaine avec l’opinion que « Le paupérisme est la misère, dont la faute incombe aux ouvriers eux-mêmes, que l’on ne doit pas prévenir comme un malheur, mais qu’il faut au contraire réprimer, punir comme un crime ».

UN SOUTIEN HETEROCLITE AU BREXIT EN PHASE AVEC LA DECOMPOSITION IDEOLOGIQUE

RI du 20 mai l'explique bien : «  Cependant, sur le plan politique, les fractions de la bourgeoisie qui soutiennent le Brexit sont remarquables par leur diversité et ne sont pas de manière évidente liées à un groupe ou à des couches sociales en particulier. On y retrouve les partis d’extrême-droite de l’UKIP au BNP, les eurosceptiques du Parti conservateur, et à gauche, un panel de staliniens et de trotskistes. Voici un rassemblement très disparate doté d’un large éventail de rhétorique et d’hypocrisie. Quand on voit un Michael Gove ou un Duncan Smith (qui sont au gouvernement depuis 2010 et appartiennent à un parti qui a été au pouvoir pendant 60 ans au cours des 100 dernières années) oser brandir des banderoles clamant : “Reprenons le contrôle !”, on a là un exemple édifiant du double langage de ces fonctionnaires blanchis de longue date sous le harnais de l’appareil d’État capitaliste. Cependant, les fractions favorables au “Brexit” ont autre chose en commun : c’est leur attachement à la rhétorique du populisme, se donner l’air d’être contre “l’ordre établi”, évoquant la nostalgie d’un passé mythique, jouant les perpétuels va-t’en guerre contre une menace extérieure. Dans une période de décomposition sociale croissante, le populisme est un phénomène en vogue. Aux États-Unis, il y a le Tea Party et Donald Trump, en Allemagne AFD et Pegida, en France le Front national et, à gauche, il y a Podemos en Espagne et Syriza en Grèce. Plus près de nous, lors des élections générales au Royaume-Uni de 2015, la campagne populiste du Parti national écossais fut la cause de la déroute de presque tous les députés travaillistes écossais » . 

En France on trouve le même panel hétéroclite qui va de la mère Le Pen au père Mélenchon, avec des accents de vérité sur l'eurocratie, mais un même souci caduque de « l'intérêt national », et au fond le même foutage de gueule de millions de prolétaires qui de toute manière n'ont jamais voix au chapitre.
Les trotskiens du NPA ont réagi, le cul sur deux chaises, en chargeant à l'unisson de leur parti 100% gouvernemental contre la manipulation facho (avec leur orthographe résolument féministe) : « La campagne nauséabonde où le discours dominant de responsables conservateurs et du parti xénophobe UKIP a dominé le camp du « leave ». Les travailleur-se-s d’Europe de l’Est étaient les premiers visés par ces attaques, boucs émissaires de tous les maux vécus par les britanniques.Au nom de cette dynamique xénophobe, une partie de la gauche britannique s’était opposée au « leave ». Mais une autre avait, elle, mené campagne pour le « leave » en dénonçant toutes les attaques sociales subies au nom de l’UE et s’appuyant sur l’exemple grec dans lequel les dirigeants européens s’étaient opposés becs et ongles aux choix populaires, enfonçant le peuple grec dans la misère ».

Changement d'angle, il faut quand même prendre en compte la baffe à l'élite :

« Aujourd’hui, on peut se réjouir de voir la grise mine de la majorité des capitalistes britanniques, des dirigeants européens qui voient leur édifice institutionnel s’affaiblir. Et c’est vrai que demain, les Merkel et Hollande seraient en plus mauvaise posture pour s’opposer à des politiques anti-austérité. Une nouvelle fois, ce vote exprime le rejet d’un système antidémocratique qui tourne le dos aux exigences populaires et met en musique les intérêts des grands groupes capitalistes et des banques. C'est pour cela qu'une grosse partie de la base ouvrière du parti travailliste n’a pas suivi les consignes de la direction du Labour ».
Malheureusement c'est le « racisme » qui a été déterminant :

« Mais le problème est que justement, en Grande Bretagne, ce n’est pas le rejet de l’austérité et des politiques patronales qui a majoritairement orienté ce vote, et demain, le dirigeant conservateur qui succédera à Cameron sera tout autant réactionnaire et austéritaire que son prédécesseur. Le premier effet en sera la précarité et le désarroi que vont subir les travailleurs polonais et d’Europe de l’Est. Et la cinquième puissance capitaliste mondiale va continue de faire subir aux salariéEs ses décisions réactionnaires comme les contrats zéro heure ».
Le NPA tient à nous faire connaître plus caricatural que lui, le confrère d'outre Manche, le Socialist Workers Party, qui va nous promettre la lune à condition qu'on soit en même temps islamophile et gréviste (mais tout « raciste » qu'il est ce vote négatif, il signifie un « revers massif » des puissants :
« Il est temps pour tout le monde, à gauche, et pour tous les antiracistes, quel que soit leur vote, de s’unifier et de se battre contre l’austérité, la destruction des services publics, les attaques contre les réfugiés, l’islamophobie et les fascistes qui ont créé les conditions du meurtre de Jo Cox. Les politiciens, les riches et les puissants qui sont habitué à ne défendre que leurs intérêts ont subi un revers massif ».

 Cette révolte seul le SWP lénino-stalino-trotsko peut la « façonner » et la « construire » en luttant contre le racisme :

« Simplement comme dans ton de parties du monde, il existe une révolte croissante contre les dirigeants de la société. Cela peut être conduit vers la gauche ou vers la droite. C’est notre rôle de le façonner. La droite va tenter d’utiliser le Brexit pour approfondir le racisme. C’est un danger, mais il est loin d’être inévitable. C’est un mensonge que les millions de travailleurs qui ont voté pour le Brexit sont tous racistes. Le courant dominant dans la campagne pour le Brexit a été les forces racistes et de l'hideuse extrême droite, mais une grande partie des votes pour le Brexit a été très différente (nuançons la façon, note de JLR). Un sondage réalisé juste avant le vote a montré que la majorité des votants pour le Brexit pensaient que l’immigration avait un impact positif ou aucun impact sur les endroits où les immigrés vivent. Et la moitié pensaient que l’immigration a été dans son ensemble positive pour la Grande-Bretagne. Il y a des sondages qui montrent la profondeur de l’amertume et de la frustration partout en Grande-Bretagne. Le vote pour le Brexit a été pour un grand nombre le rejet d’une Union européenne antidémocratique, et pro patronale, et des élites politiques de Grande-Bretagne. La révolte contre les riches et le pouvoir doit être construire ».
Le SWP a sauvé le meuble antiraciste :
« Socialist Worker a mené compagne pour un vote pour le Brexit sur une base antiraciste, anti-austérité et socialiste. Nous nous félicitons que le Brexit ait gagné. Nous savons que le #Lexit, la campagne pour une sortie de gauche à laquelle nous avons participé a eu un effet marginal.Mais nous avons réussi à faire exister une voix anticapitaliste pour le vote de Sortie qui ne flatte pas le racisme. (…) il est crucial que tout le monde, à gauche, s’unifie pour faire tomber les Conservateurs et combattre le racisme. (…) Nous disons: “dehors les Conservateurs, dehors l’austérité, bienvenue aux migrants, des élections générales maintenant!”.
Suggérons que le SWP gère la nouvelle jungle de Douvres.
La secte néo-stalinienne LO, laconique, est en dessous de tout, et alignée sur la guimauve imbécile des trotskiens britanniques :
 « Les résultats du référendum en Grande-Bretagne pour la sortie de l’Union Européenne sont célébrés par tout ce que ce pays compte de réactionnaires anti-immigrés et de partisans de ce qu’ils appellent la « souveraineté nationale ». Cette musique est reprise ici par le FN, qui y voit l’annonce d’une nouvelle ère, mais aussi par une partie de ceux qui prétendent parler au nom d’un « souverainisme de gauche ». A l’heure où l’exploitation et les capitaux ignorent les frontières, ces gens-là voudraient en dresser de nouvelles ».

Les politiciens amateurs des diverses extrêmes gauches sont tout aussi méprisant que les oligarques du parlement et des gouvernements. Ils révèlent une même volonté de « façonner » à leurs délires ces pauvres électeurs, de les sermonner pour leur racisme, de leur construire en permanence un monstre « fâchiste » en lieu et place de cette police nationale qu'ils aiment détester dans la rue manifestatoire, en vous assurant que de toute façon tous votent FN, mais en oubliant que les cognes sont aux ordres d'un gouvernement bourgeois qu'ils ont contribué à élire, et dont ils vont soutenir les « frondeurs » rigolos pour la très prochaine traversée du désert de la gauche caviar et quarante-neuf-troâs !

En vérité, le Brexit montre deux choses :

  • l'oligarchie européiste qui donne des leçons de morale, génère le chaos, elle a besoin pour continuer à s'enrichir d'une immigration massive et incontrôlée relativement, qui, outre qu'elle islamise progressivement la société occidentale, fournit en partie une main d'oeuvre soumise (et pieuse) dont la bourgeoisie bénéficie déjà grâce à ses guerres impérialistes, dont, partout, les nouvelles lois travail à la 49.3 constituent l'accompagnement vers une dérégulation totale du travail et un « partage des salaires » quitte à laisser sur le carreau les ouvriers autochtones exclus dans leur propre pays;
  • le prolétariat, bien que encore dilué dans la population et la population électorale, pose, derrière sa négation de l'enculage humanitaire, non le retour à la nation étriquée mais la question d'une autre gestion du monde où la règle ne soit plus la guerre et la déportation forcée de populations qui n'aspiraient elles-mêmes qu'à vivre dans leur pays.


1Elle est capable de nous faire mieux que le coup du Traité de Lisbonne. Il existe toutes sortes de ruses pour atténuer le choc, et faire en sorte que le Royaume-Uni reste dans l’Europe sans y être", nuance un spécialiste, qui cite notamment l’exemple de la Norvège. "Les Norvégiens acceptent d’appliquer la législation européenne alors qu’ils ne participent à aucune prise de décision". On pourrait donc imaginer, sur le même schéma, un Royaume-Uni restant dans l’espace économique européen, avec un accès au marché unique. Il y a également le modèle helvète. La Suisse appartient depuis 1960 à l’Association européenne de Libre-Echange (AELE) qui vise à approfondir les liens entre l’Union européenne et certains Etats non-membres, un rapprochement renforcé par la signature de très nombreux accords bilatéraux avec l’UE. La Suisse permet la libre circulation des biens et des personnes, mais ne dispose que d’un accès limité au marché unique et doit contribuer au budget européen.

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