"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mardi 13 janvier 2015

ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO: TRACT DU PCI

A bas l'Union Sacrée! A bas la République bourgeoise!
Non aux guerres de religions,
Non à la démocratie impérialiste,
Oui à la guerre de classe contre le capitalisme!




A bas l'union nationale!


Après l'attaque contre Charlie Hebdo, toute la formidable puissance des médias et de la propagande bourgeoise est entrée en action pour utiliser l'émotion née de ce sanglant massacre au profit de l'«union nationale» et des «valeurs de la République». Gouvernement, partis de gauche, de droite et d'extrême-droite (écarté par les organisateurs de la «marche républicaine» à Paris, le parti d’extrême droite Front National appelle aux manifestations en province), directions syndicales et associations multiples appellent à de grands rassemblements unitaires: riches et pauvres, chômeurs et capitalistes, ouvriers et patrons devraient ainsi défiler ensemble pour la «liberté d'expression» et contre le «terrorisme», derrière les chefs politiques et les responsables gouvernementaux français et d'autres pays, allemands, espagnols, anglais, etc. ou turcs comme le premier ministre du gouvernement qui vient de jeter en prison des dizaines de journalistes, qui a réprimé dans le sang les manifestants kurdes (trente morts) et qui soutient l'action de groupes djihadistes en Syrie.
Le président Obama, lui qui a refusé, contrairement à sa promesse, de fermer la prison de Guantánamo où croupissent depuis des années sans jugement des prisonniers soumis aux tortures les plus raffinées, qui a autorisé l'assassinat à l'étranger de supposés «terroristes» (ce qui a surtout entraîné la mort de civils dans des bombardements de drones), qui a organisé une nouvelle guerre en Irak et en Syrie, qui a justifié la surveillance omniprésente par les services secrets US des échanges téléphoniques et internet dans le monde entier, qui est resté silencieux devant le meurtre de jeunes Noirs par les policiers de son pays, etc., etc., a affirmé publiquement sa «solidarité» avec les victimes de l'attaque contre Charlie Hebdo au nom des idéaux de «la liberté et des idéaux qui sont les nôtres».
Mais cette liberté et ces idéaux ne sont pas ceux des prolétaires et des opprimés! Les idéaux prolétariens sont la lutte contre l'oppression, l'indépendance de classe, la libération de l'humanité du joug capitaliste. Les grandes phrases creuses et la compassion sur commande diffusées par tous les médias sont, elles, au service d'une opération de grande ampleur pour amener le prolétariat à soutenir l'ordre bourgeois au moment même où, en France comme dans d'autres pays, il montre de plus en plus ouvertement son visage répressif et oppressif.


A bas les guerres bourgeoises, Vive la guerre de classe!


Des politiciens de tous bords ont affirmé: «nous sommes en guerre». C'est une vérité incontestable.
Mais il s'agit de bien autre chose que des opérations de police contre une poignée de criminels: la France fait partie des Etats impérialistes qui sont les véritables grands terroristes au niveau mondial, pillant et massacrant les exploités et les opprimés sur toute la planète, et attisant partout les guerres.
Sans remonter aux tueries encore récentes des guerres coloniales ou des génocides africains, véritables «valeurs» de la République française, et en restant à l'actualité immédiate, le gouvernement Hollande est très fier que la France ait été en 2014 le deuxième pays à s'engager aux côtés des Etats-Unis dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient alors même que les interventions militaires françaises en Afrique se sont succédées à un rythme rapide. Le ministre de la Défense se vantait fin 2014 qu'au Sahel, en un an, «près de 200 terroristes» aient été «neutralisés» par les soldats français (apparemment ils ne font pas de prisonniers...) et plus récemment il a affirmé qu'une intervention militaire en Libye était nécessaire.
Les tendances guerrières traditionnelles de la République française reviennent en force sous le gouvernement «de gauche» actuel. Et pour pouvoir continuer à sa guise les opérations militaires en défense des intérêts impérialistes français, le gouvernement sait combien est utile l'unité nationale : en 1914, l' «Union sacrée» avait été, dans les divers pays, la condition nécessaire pour déclencher et mener la guerre en Europe...
Mais la guerre que mènent sans trêve les capitalistes et les gouvernements bourgeois de tous les pays, c'est la guerre sociale interne contre les prolétaires, même si cette guerre sociale – l'exploitation capitaliste – ne se traduit pas habituellement par des affrontements armés (les sanglantes répressions de luttes ouvrières sont réservées aux périodes où le prolétariat tente de se libérer de son esclavage), mais par des «accidents» causés par la surcharge de travail, des meurtres policiers, des licenciements, la précarité et la misère croissantes. Alors qu'il n'a jamais véritablement connu de franche reprise depuis la grande récession de 2008, le capitalisme est menacé aujourd'hui de replonger dans une nouvelle crise économique internationale.
Cela signifie inévitablement de nouvelles mesures anti-ouvrières, de nouvelles «réformes» antisociales, en un mot une nouvelle aggravation de la guerre sociale contre le prolétariat, après les attaques sans précédent déjà menées dans la dernière période. On comprend donc tout l'intérêt qu'ont le gouvernement et les bourgeois à utiliser les cadavres des «victimes du terrorisme» pour, au nom d'un prétendu intérêt commun à «la paix et à la tranquillité», détourner les prolétaires de la lutte de classe et les enchaîner dans une union nationale avec leurs ennemis de classe: ce n'est pas de paix et de tranquillité dont ont besoin les prolétaires pour faire face aux attaques capitalistes, mais de retour à la lutte véritable, à la guerre de classe!


Réactionnaire terrorisme islamiste


De leur côté, les auteurs du massacre et leurs inspirateurs sont également des adversaires de la lutte de défense des prolétaires contre les capitalistes. Contrairement à ce que disent les médias, ils ne luttent pas contre la «liberté d'expression» (qui n'est en réalité admise par les bourgeois que tant qu'elle ne les gêne pas) ou la «démocratie» (système de collaboration de classe fondé sur le mensonge de l'égalité entre les citoyens). Selon les idéologues d'Al Qaida dont se revendiquaient les terroristes, les prolétaires musulmans ne devraient pas hésiter à tuer à être tués, non pour défendre leurs intérêts de classe, mais pour défendre le prophète! Prêchant l'union des croyants et la guerre de religion à la place de la lutte de classe, présentant comme cibles, non les exploiteurs, mais ceux qui s'opposent à leur religion, comme tous les religieux ils défendent en réalité les intérêts de la classe dominante, trop heureuse en dépit des apparences de voir le contre-feu de la religion à la lutte prolétarienne se répandre parmi les jeunes prolétaires issus de l'immigration: l'opium religieux a toujours été utilisé par les exploiteurs pour duper les exploités! D'autre part ceux qui ont perpétré ces attaques ou ceux qui les ont inspirées, savaient que leur principal résultat serait de jeter le soupçon sur toute la population d'origine arabe, de renforcer les discriminations de fait qui pèsent sur elle et les abus policiers dont elle est victime, d'exacerber un peu plus le racisme et la division entre prolétaires de différentes origines qui est un facteur important de l'impuissance actuelle du prolétariat.


Ni la guerre de religion, ni la paix sociale,
mais la lutte de classe est la voie de salut
pour les prolétaires de toute origine!


Par l'intermédiaire de ses représentants politiques et avec l'aide empressée de ses valets politiques et syndicaux, la classe dominante appelle à constituer et à renforcer l'«union nationale» autour d'elle, alors qu'elle sème la misère et la guerre dans le monde entier, qu'elle aggrave continuellement ici les inégalités et l'exploitation, qu'elle renforce sans cesse les mesures de surveillance et de répression contre un «ennemi intérieur» qui est n'est autre que le prolétariat!
Les prolétaires ne doivent pas tomber dans cette grossière manoeuvre politique échafaudée au nom de la lutte contre le «terrorisme»: ils doivent refuser toute union avec leurs exploiteurs, ils doivent refuser la défense de la République impérialiste et de la démocratie bourgeoise – autrement dit la défense du système capitaliste qui les écrase; infiniment plus criminel et plus terroriste que tous les djihadistes est en effet le capitalisme dont les victimes se comptent par dizaines de millions, et qui, pour surmonter ses crises de plus en plus graves et répétées, plongera inévitablement l'humanité dans une nouvelle guerre mondiale si la révolution communiste internationale ne réussit pas à l'abattre à temps.
Les bourgeois et leurs laquais espèrent que les prolétaires resteront le plus longtemps possible soumis à l'ordre capitaliste, poussés en particulier par la peur de la menace terroriste islamiste ou par la crainte de l'extrême droite traditionnelle; mais comme ils savent que les bases matérielles de cette soumission ne cessent de s'affaiblir à mesure que les difficultés économiques poussent à le capitalisme accroître continuellement sa pression sur la classe ouvrière, ils utilisent toutes les occasions, et les plus sanglantes sont les plus efficaces, pour réalimenter la paralysante union interclassiste.
S'ils veulent rompre avec leur servitude, s'ils ne veulent pas servir de chair à canon dans les affrontements inter-bourgeois et de chair à exploiter dans la vie de tous les jours, les prolétaires n'ont pas d'autre solution que de s'opposer à cette unité nationale, que de briser la collaboration de classe, que de retrouver la voie de la lutte révolutionnaire de classe. Le renversement du capitalisme par la révolution est indispensable pour mettre fin aux horreurs sans nombre de ce système, et pour que naisse une nouvelle société sans classes et sans guerres, sans exploitation et sans discriminations, une société basée sur la fraternité réelle entre tous: le communisme.
L'union des prolétaires de toute origine et de toute nationalité est la condition d'abord pour résister à toutes les attaques capitalistes, et pour y trouver la force de passer ensuite à l'attaque contre le capitalisme. Les prolétaires n'ont à perdre que leurs chaînes, ils ont un monde à gagner!


A bas l'union nationale! Vive l'union de tous les prolétaires dans la lutte de classe anticapitaliste!

A bas la République bourgeoise! Vive la révolution communiste mondiale!

Parti Communiste International


11/1/2014


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