"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mardi 27 septembre 2011

GREVE DES ENSEIGNANTS : L’INSTRUMENTALISATION DES « DéPOUILLéS »



Après les bobos marginaux « indignés », ces messieurs-dames de l’Eduque Naze ont rempli les rues pour réclamer « des moyens ». Dans le cortège parisien, une poignée des « jardiniers de l’intelligence » (cf. V.Hugo, père d’Adèle H, cité par le poète François H) se sont dépouillés pour le carnaval syndical hyper-corporatif, en compagnie du privé (ce qui fait plus chic). Une trentaine marcha torse nu (femmes en sous-tif) pour attirer les médias sur la dure condition enseignante pourtant refroidie par les coupes budgétaires. Même pas foutus de se mettre à poil complètement, c'est bien encore du radicalisme syndical nunuche en slip!

Que s’indigne-t-on parce que le budget de l’E.N. est « dépouillé » ? La retraite n’a-t-elle pas été « épurée » ? Et les allocs fin de droit « cramées » au point que les stages maquillés voient arriver des chômeurs qui ne peuvent même pas se payer la cantine le temps de leur gommage des chiffres officiels ? Mais nos braves répétiteurs à moitié à poil poursuivent leur petit bonhomme de chemin dans leur cocoon avec les mêmes revendications que l’an passé, ou qu’il y a dix ans, voire beaucoup plus longtemps. On a toujours manqué d’enseignants et il en manquera de plus en plus avec l’accroissement du nombre d’élèves qui est moins grave certes que les coupes budgétaires du gouvernement de rigueur sarkozyste. Les élèves on peut toujours les caser à 30 ou 40 dans une salle avec des profs au rabais. Il s’agit de préserver les « bons établissements » tout en laissant dériver les zones à fort chômage, à burqa et à bazars orientaux… il sera toujours temps de récupérer le trop plein illettré sous l’uniforme kaki. Mêmes ritournelles syndicales d’enseignants moutonniers… on a toujours manqué d’enseignants, tous les gouvernements font des suppressions de poste… dans la cour de l’école on y danse tous en rond.

Les « dépouillés » se seraient organisés eux aussi en « collectifs » comme les indignés avec leurs têtes d’iroquois et leur petite fumette: se réunissent-ils habillés ou nus ?

Voici en tout cas une masse d’électeurs potentielle, pour ne pas dire assurée, enfin pas tout à fait, à la gauche caviar. Le gouvernement et son sinistre de l’éduque naze, Chatel, la joue plutôt suicidaire à sept mois de la Présidentielle, cette capricieuse, maugréent certains. Sarko ferait bien de cesser de se moquer des « fonctionnaires protégés », vu qu’il s’est fait gauler grave au sénat.

Allons bon, cette mascarade des « dépouillés » a été si bien préparée par l’aristocratie syndicale que personne ne s’en plaindra ni ne changera de programme télé ce soir. Grève proprette, annoncée à l’avance de trois calendriers majeurs pour la bourgeoisie :

- à la veille du vote au Parle-ment du budget 2012 (jeudi) pour que les O.S. pèsent sur ledit vote (comme elles l’ont fait brillamment pour les retraites) qui envisage la suppression de 14.000 postes ; disons que le gouvernement en laissera passer 12.000 seulement histoire de saluer la « pression » des OS et de compatir à la douce colère des « dépouillés », au comportement « moral » et « citoyen » assuré.

- à la veille de la 2ème « primaire » des candidats socialistes à la candidature suprême, qui sont accourus à perdre haleine pour embrasser leur principale base électorale ; ils étaient tous là les menteurs sauce gauche caviar, les Ségolène Royal, Martine Aubry, Harlem Désir, Olivier Besancenot, Jean-Luc Mélanchon. A Toulouse, petit chahut émaillé de slogans contre Sarkozy du côté des rangs lycéens. Ils étaient dans les 200 venus principalement des établissements publics pour soutenir leurs professeurs. «Nous sommes 35 par classe en moyenne pour cette rentrée. Comment va-t-on faire pour avoir notre bac dans ces conditions», interroge Audrey, 16 ans, en classe de première à Colomiers.

- et enfin à sept mois de la Présidentielle où il n’est pas sûr que le méchant dirlo Sarko soit battu, car les répétiteurs des pauvres sont une race très malléable et assujettie à l’idéologie dominante ; certains conviennent que Sarko a dégradé les choses mais il y a belle lurette qu’elles l’étaient dépouillées, pardon dégradées les choses… alors lui ou un autre… Et ce n’est pas qu’une question de nombre, il faudrait des profs compétents qui doivent désormais (eh oui) avant tout apprendre à apprendre, supporter des gosses non socialisés, etc. Impossible et inimaginable. Le milieu répétiteur gnangnan peut tout aussi bien voter Sarko que par exemple François H. quand on voit le nombre de rombières et de rombiers à gauche comme à droite qui ont plaint le pervers DSK, et qui ne voient que Sarko de taille à le remplacer dans leur cœur nunuche d’électeur…

François H., qui risque au final d’être le doublon du M.X (Gaston lagaffe Deferre en 1965), n’est pas trop crédible pour ces enseignants « responsables » pour le pays, qui pensent qu’il ne faut pas « creuser le déficit budgétaire ». Le député de Corrèze et candidat à la primaire socialiste a promis, il y a quelques semaines, qu’il recréerait en 5 ans, s’il était élu à l’Elysée, les «60 000 à 70 000» postes supprimés dans l’Education nationale depuis 2007. Même le bobo enseignant le plus catéchisé à l’idéologie gauche caviar ne croit pas à cette fable repiquée au candidat gauchiste caviar (et antibraquemard) Montebourg…

Ecarquillant ses grands yeux de Flanby amaigri, François H. est venu dire bonjour aux « dépouillés » en tendant aux journalistes son petit communiqué: "Le mouvement enseignant d'aujourd'hui, d'une ampleur exceptionnelle, exprime d'abord la profonde colère de la communauté éducative envers la politique que le président de la République inflige, depuis cinq ans, à l'école et ceux qui y travaillent". Il exprima, selon son porte fifre Sapin, "aussi une volonté de changement » : « Je veux redonner par une politique ambitieuse et une nouvelle confiance, sérénité et ambition à notre Ecole. Pour moi elle est la première priorité nationale, et c'est pourquoi je réitère ma proposition de faire adopter une loi de programmation qui permettra de créer 60.000 postes sur cinq ans dans l'Education nationale"(x). Son ex, Ségolène Royal, candidate avec les autres primaires du PS, n’a pas promis monts et merveilles, mais s’est contentée d’être sobre pour marquer moralement qu’elle "soutient totalement la mobilisation des enseignants et de l'ensemble du personnel éducatif », soulignant qu’elle remettrait l'éducation au coeur de tout », si tous ces défilants voulaient bien venir se faire rhabiller le jour sacré de l’élection, en ajoutant pour ces benêts qu’elle rétablirait les postes supprimés.

(x) C’est une grosse farce que chacun peut décrypter. Ainsi faut bien faire attention à l’équipe de campagne de François H., son porte-cigarette M. Sapin a précisé qu’il « reste très attaché à la maîtrise des dépenses publiques », qu’il n'y aura « pas d'augmentation globale des effectifs de la fonction publique ». Eh bé comment qu’y feront ? « Les créations de postes dans l'éducation nationale seront compensées par des suppressions de postes dans d'autres ministères. » Exemple ? Suppression de casernes de CRS, d’aristos syndicaux pléthoriques dans les « administrations »… Et ne pas oublier que François H. compte surtout sur « la croissance » c'est-à-dire sur la productivité de la classe ouvrière pour embaucher ; comprenez si pas de croissance, ce ne sera pas de sa faute, mais de la vôtre !

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