"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mardi 17 mai 2011

LE CAPITALISME VA-T-IL S'EFFONDRER AVEC UN SCANDALE SEXUEL?


Non. Aucun risque. Tenez une révélation qui n’en est point une : pouvoir rime avec sexe, la plupart des politiciens ne sont pas net, et l'argument du complot sert encore à défendre le pervers pris la main dans la culotte. Saint Mitterrand priez pour eux!

Des psychologues américains ont étudié de près à la fois l'usage de l'Internet et les taux de testostérone. Ils ont remarqué un parallèle entre le nombre de recherche de mots clés liés à la pornographie et les Etats américains qui avaient soutenus les gagnants lors des deux dernières élections (ainsi que les élections au Congrès). Cette étude suggère que des changements dans l'environnement ont un impact sur notre comportement de manière inconsciente. Des études antérieures avaient montré que selon que l'on gagne ou non à une compétition (et pareils chez les spectateurs de ces compétitions), une personne aura une poussée ou une chute de son taux de testostérone. Ainsi, aux dernières élections présidentielles, on a bien constaté une chute significative du taux de testostérone durant la nuit pour ceux qui avaient voté Mc Cain ; ceux qui avaient voté Obama avaient leur niveau inchangé. Testostérone et sexualité vont de pair. C'est pour cela que les chercheurs ont voulu vérifier si cela s'était vu avec le comportement et donc au niveau de la tentation d'aller chercher de l'excitation sexuelle sur Internet (25 % des requêtes sur les moteurs de recherche sont liées à la pornographie et 72 % des visiteurs de sites pornographiques sont des hommes). On pourrait penser que la testostérone n'est pas forcément en cause et que les gens qui sont heureux de gagner sont de meilleure humeur et vont s' « amuser » ainsi mais c'est en général le contraire qui se passe : les gens cherchent du sexe lorsqu'ils sont un peu déprimés... Lorsque DSK a dérapé, était-il déprimé ? N’aurait-il pas mieux fait de regarder un porno sur une télé de sa suite Sofitel ? Au total, beaucoup de supputations pour une omelette. DSK était attendu au tournant, il le savait. Mais comme tous les puissants (cf. le boxeur Tyson) payer une call girl arrache les tripes, rien n’est meilleur que, comme les chimpanzés, d’abuser une soubrette qui n’aura aucune crédibilité publique… d'autant qu'elle aura été un objet de plaisir. Pas de pot DSK s’est tiré une balle dans le pied. Pris dans l’engrenage dénonciation-arrestation de la police de base US il a mis dans la merde trois instances : le gouvernement américain, le FMI et la bourgeoisie française. Ces trois institutions qui avaient choisies ce type pour les représenter se seraient bien passées d’un tel scandale. Premier coincé, l’Etat US ne pouvait pas laisser filer cet idiot au risque d’adouber la conviction que « les gros sont intouchables » (Obama est aussi à deux doigts de nouvelles élections) et est contraint à une extrême sévérité face à son opinion. Le FMI dont DSK était directeur continue à faire courir la fable de son doigté de spécialiste (mais le doigté réel fait mal) et l’aurait bien maintenu en fonction mais la Bourse qui ne ment jamais a laissé chuter l’euro. Le dérapage du pervers politicien ne sert pas complètement la droite au pouvoir en France dans la mesure où l’implosion en vol du principal challenger de Sarkozy – vue obstinément comme un complot de l’Elysée – peut défavoriser le maintien de la droite gaulliste au pouvoir ; c’est pourquoi les déchets centristes du sarkozysme se multiplient et veulent se coaliser pour venir compenser le vide laissé par un PS affaibli par le scandale et offrir une solution plus crédible à la classe bourgeoise et aux électeurs concons que le FN creux et une UMP peu fiable.

Au-delà du plaisir ambigu et morbide de voir un membre de la caste élitaire dans les fers, le scandale autour de Strauss-Kahn et la « retenue » des politiciens et journalistes français sont bien plus choquants que la perversité bien connue du caïd déchu. Pas un de ces messieurs et dames ne s’est soucié de la jeune femme présumée victime, sauf pour la soupçonner de participer à un complot, ce concept débile mais accessible à l’électeur nubile. Toute la camarilla des éléphants et éléphantes du PS n’a cessé de déplorer une arrestation frauduleuse, des images choquantes d’un des maîtres du monde ficelé comme un vulgaire vaurien. La gauche caviar se ridiculisait ainsi doublement, montrant d’abord le peu de cas que la bourgeoisie française fait du témoignage d’une « femme de ménage », confortant ensuite l’omerta imposée par le clan DSK depuis des lustres sur le comportement équivoque et odieux du personnage.

LE CON MOYEN A TOUT COMPRIS AVEC LA THEORIE DU COMPLOT. Plus grave et lamentable est donc à mon sens l’adhésion du panurgisme électoral du votant moyen à la théorie du complot si bien distillée immédiatement par tous les caciques du PS concerné et consterné. Le crétinisme électoral séculaire a ceci de particulier que les politiciens ont toute latitude de se moquer du droit commun car leurs électeurs drogués au républicanisme pervers ne leur en tiennent pas rigueur. L’électeur moyen en France est le citoyen le plus méprisé par la classe politique et il redemande des coups de pied au cul par ses vedettes qui s’essuient les mains sur sa veste. J’ai émis souvent des doutes sur la popularité sondagière de DSK, ouvertement sponsorisé par 20 Minutes, Le Monde, Libération et surtout Le Nouvel Obs, mais au vu des commentaires (certes triés et ponctuels) qui à Sarcelles, qui à Pétaouchnok, de citoyens lambdas acquis à la théorie du complot simpliste, j’ai compris hélas que le Yes We Kahn (tee-shirt de DSK dont un lapsus lui fît dire qu’il ne pourrait pas servir une 2e fois) était populaire et persistait après le DSKgate ! (Les condages – ceci n’est pas une faute de frappe - traduisent donc bien le niveau d’aliénation populaire).

DSK faisait figure de challenger le plus sérieux pour la gauche de la bourgeoisie, le plus compétent pour le commun du TSS (tout sauf Sarkozy II). La compassion de l’électeur pour un type inculpé pour outrages aux mœurs (ou crime sexuel) friserait la démence SM si l’on faisait abstraction de ce que l’électoralisme n’est pas seulement une imbécilité mais un aveuglement et une soumission à l’ordre dominant. Pour ne prendre que le cas de l’Italie, les frasques de Berlusconi (certes avec des putes professionnelles) ne l’empêchent nullement de continuer à gouverner et à être applaudi par une masse d’électeurs bovins. L’électeur qui se prend partout pour un citoyen est partout lâche et trivial, l’électeur est un mouton de Panurge, l’électeur mérite qu’on le considère comme moins que rien.

LA LACHETE DE LA PRESSE est bien connue mais elle atteint des sommets d’ambiguïté sur le moment. Sur BFM par exemple les commentaires du chef de la rédac réac, chauve qui peut, louvoyait sur la présomption d’innocence, n’accablait point le « prévenu », car, au cas il serait blanchi, voire demain successeur du calife de l’Elysée… des mutations voire rétrogradations s’abattraient. D’une façon générale la presse continue de maintenir l’omerta classique sur les frasques sexuelles (et financières et autres) de l’oligarchie des divers partis politiques « parlementaires », même si quelques fuites ont émané de J.Quatremer et du livre Sexus Politicus. Mais, déjà, alors que la justice US n’a pas rendu son verdict, les chiens aboient sur le matamore élitaire tombé de son trône. La curée contre DSK qui s’annonce longue et tortueuse n’est pas une simple opération pour favoriser le maintien de la droite chic au pouvoir (avec accessoirement l’épouvantail de l’extrême droite choc) mais une focalisation sur l’arbre DSK pour qu’il continue à masquer la forêt de la généralisation des pratiques et des comportements de mépris en tout domaine de la hiérarchie capitaliste où le droit de cuissage patronal n’est pas la pire humiliation puisqu’il est doublé de plus en plus par des suicides répétés. Quant aux turpitudes des « politiques » français elles pourront continuer à favoriser leur jouissance et se poursuivront tant que tous les électeurs seront assez cons pour voter pour eux (continuez à nous faire rire, nous les abstentionnistes, mais ne venez pas vous plaindre ou pleurnicher qu’ils sont sexistes, obsédés ou bestiaux… comme vous l’êtes tous un peu aussi hein : lequel d’entre vous n’a pas fantasmé sur la femme de chambre dans un hôtel de routiers ?). Le crooner croulant Hallyday a fait pire il y a 5 ans que DSK avec sa secrétaire mais la magistrature a été obligée de le lâcher après ordre élyséen… çà c’est la France ! Du coup les USA apparaissent encore comme des parangons de justice puritaine! (et pourtant…)

LE PS MAL EN POINT. Le suivisme et l’obéissance de la presse existent dans tous les pays capitalistes, y compris au pays des principaux donneurs de leçon de morale, les Etats-Unis. Mais il y a pire que la presse en France avec la complicité ouverte des partis politiques en lice. Les centristes écartés du gouvernement et attentifs à piquer du terrain au PCF ont compati en arguant eux aussi du complot (la mère Boutin et le traître Morin). Bon prince le gouvernement sarkozien se tait (pour ne pas alimenter la théorie du complot) quand il est le premier bénéficiaire du scandale. Comment ne pas relever surtout la réaction outrancière et la solidarité honteuse de la camarilla du PS (et la relative discrétion du PCF et des gauchistes) qui ont atteint des sommets. Et pourquoi ? Savez-vous pourquoi les caciques gôche caviar font la gueule? D'abord parce qu'ils sont coincés. S'ils n’avaient pas fait semblant de défendre le présumé chef de file qui était supposé leur livrer les clés du partage des richesses au pouvoir, ils risquaient d'être décrédibilisés par cette masse de même branleurs d'électeurs toujours prêts à voter pour le premier pervers venu pourvu qu’il se dise de gauche et anti-fasciste; et les Aubry, Cambadélices et Valls à deux balles continuent à le soutenir admirablement en le qualifiant de gentil "libertin" (comme cette section CGT d’EDF qui avait défendu son délégué qui s'était fait tailler une pipe par une gamine), ce répugnant prédateur au comportement bien connu de ses pairs. Le troupeau, avec sa mentalité de secte assiégée, son omerta et sa solidarité mafieuse, qu’il soit élite de gauche ou simplement aristocratie syndicale, pue la merde.

La gêne est évidente dans l’appareil. Non seulement le PS a perdu toute chance de parvenir au pouvoir du fait de l’implosion de sa principale figure de proue graveleuse (coupable ou excusée) et donc d’enrichir ses fervents supporters (Valls et Cambadélis ne pourront pas s’offrir une deuxième résidence secondaire ou une Porsche). Pire, tout en priant un peu encore pour la « retenue » et la « décence » (Hi Hi), s'ils continuent trop longtemps à soutenir ce gros pervers, celui-ci va les entraîner avec lui dans le cul de basse fosse où il marivaudait depuis des lustres. Il semble que c’est déjà fait grandement. Mais pour limiter les dégâts, journalistes et propagandistes à la Hamon, plus le plus très vert Bové et tant d’autres, de dénoncer le « tous pourris »… qui fait le jeu du FN ! Car en effet, le FN est plus pervers que DSK ! (le dernier de la classe est toujours montré du doigt comme responsable du désordre). Et de mépriser par conséquent à nouveau ces électeurs qui vont « s’abaisser à voter Marine Le Pen » en 2012, écoeurés par ces « socialistes de la chair » ou ce parti souillé de sperme. Une question : Marine Le Pen a-t-elle tenté de violer quelqu’un ? Une deuxième question : le système (en effet globalement pourri) offre-t-il autre chose que le FN pour manifester la désapprobation des mœurs pourries de l’oligarchie et des élites dominantes en général ?

Ou alors faut faire la révolution ? Oui bien sûr, mais c’est pas demain la veille avec autant d’électeurs panurgistes, importunés d’ailleurs qu’on joue sur une peur factice du fascisme disparu pour les culpabiliser et les pousser à voter pourri à demi ou pourri tout court, c'est-à-dire pour les mêmes qui défendent l’oligarchie pornographique et surtout cynique..

Camarades socialistes!

Tenez le cap: tous solidaires avec le pervers en chef! En avant vers la victoire électorale pour le bonheur des femmes de ménage!

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